L'Oceani Cor

Artena monta à bord de son navire sans plus attendre.

- Messieurs, parez à lever l'ancre le plus rapidement possible ! nous partons et nous ne pouvons pas nous permettre de prendre notre temps. Cap sur Porto Rico toutes voiles dehors.

- mais capitaine, commença Clydel'équipage n'est pas au complet.

- nous ferons comme nous pourrons. C'est une question de vie ou de mort Clyde, je vais t'expliquer.

Quelques minutes plus tard, le navire quittait le port de Tortuga.

Artena, dans sa cabine, était en train d'expliquer bien clairement la situation. Clyde eut un regard effaré. Le navire ne mettrait pas moins de 4 jours pour atteindre l'île.

- je le sais Clyde, mais on n'a pas le choix.

Porto Rico, à la recherche d'un antidote

Heureusement pour eux, les hommes de l'Oceani Cor ne rencontrèrent aucune difficulté. Le voyage se passa au mieux. Même le vent semblait être de leur côté. Il avait redoublé durant tout le voyage. Et grâce aux améliorations de Gribbs, le navire n'avait eu besoin que de deux jours pour arriver à destination.

Artena sauta à terre avant même que la passerelle ne soit mise en place, au risque de se casser une jambe. Mais là encore, la chance était de son côté.

Elle se mit à courir jusqu'au cabinet du docteur


cabinet du docteur > une journée qui aurait pu....

- Capitaine Valinar !

Artena suspendit son geste et se retourna, son pinceau de peinture noire levé. Elle chercha du regard la personne qui l'appelait.

Elle aperçut l'un des membres de l'équipage de Chris à terre qui lui faisait signe.

La gorge d'Artena se serra. Rapidement elle rejoignit le pont de son navire sur lequel le matelot de Chris était monté.

- Des nouvelles ? demanda-t-elle en cachant son inquiétude.

Si l'un de ces matelots était ici, ce ne pouvait être que pour 2 raisons : soit Chris était sorti d'affaire, soit c'était trop tard.

- Le capitaine Wolf délire. La fièvre semble trop virulente. Helson n'a guère d'espoir. Je me suis dit qu'il fallait vous prévenir...

La jeune femme lui lança un regard sombre. Puis elle courut dans sa cabine pour reprendre manteau, armes et tricorne et rejoignit le matelot.

- Je vous suis.

le cabinet du doc

Artena remonta à bord de son navire. Son second Clyde accourut vers elle.

- Comment va le capitaine Wolf ?

La jeune femme soupira de soulagement.

- il est sortit d'affaire Clyde.

Un immense sourire se dessina sur le visage du vieux marin. Il courut vers la cloche de quart et sonna le rassemblement.

Très vite, le martèllement des pas de l'équipage sur le pont résonna. Les matelots se rassemblèrent en bon ordre, à leur place. Artena ne put s'empêcher de remarquer les trous dans le rang. La moitié de son équipage était tombé durant sa bataille contre Chama, de la marine royale et les recrutements avaient été interrompus à cause du "cas" Chris.

Cependant, Artena put voir sur chacun de ses matelots un regard interrogateurs. Ils savaient qu'elle apportait des nouvelles de Chris et ils étaient pressés de les savoir. Ils s'étaient tous attachés à Chris et à son équipage durant le voyage qu'ils avaient effectué en commun.

Artena se décida enfin à rompre le silence.

- Messieurs, le Capitaine Wolf est sorti d'affaire

une clameur de joie s'éleva de la troupe. Cela tira un léger sourire à Artena. Le regard de la jeune femme se tourna vers le navire de Chris dont l'équipage fêtait la guérison de son capitaine.

Elle mit fin au rassemblement et se retira dans sa cabine après avoir donné des ordres pour qu'elle ne soit dérangée à aucun prétexte.

le port : remerciements...

Artena retourna d'un pas rapide à bord de son navire. Ses hommes s'étaient regroupé autour de l'un d'eux, allongé sur le sol. Son sang commençait à se répandre sur le plancher en une flaque d'un rouge vif.

La jeune femme s'approcha en faisant entendre son pas. Ses hommes s'écartèrent pour la laisser passer. Clyde était déjà agenouillé près du blessé.

- Alors ?

- le coup est parti tout seul, la balle lui est entrée dans la poitrine et est ressortie de l'autre côté.

Il désigna d'un geste le mat du navire dans lequel, heureusement, la balle avait terminé son trajet. La jeune femme s'agenouilla également et retira son tricorne.

- Laisse moi voir la blessure.

- elle est vraiment pas jolie Capitaine

- laisse moi voir !

Clyde souleva le linge qu'il tenait appuyé sur la blessure pour arrêter le sang de couler et s'écarta pour laisser toute la place à la jeune femme.

- La balle semble avoir traversé le poumon. Il a du mal à respirer. On ne peut plus rien faire.

Les hommes autour d'elle se regardèrent. Le blessé était déjà tombé dans l'inconscience, heureusement qu'il n'entendit pas les paroles d'Artena.

- On ne va pas le laisse souffrir comme ça. Messieurs, l'un de vous devra abréger ses souffrances.

Les hommes échangèrent un regard, géné. Aucun d'eux ne voulait donner la mort à leur camarade.

- Capitaine...

- on ne peut plus rien faire pour le sauver. Vous voulez donc le laisser souffrir en silence ? qui sait combien de temps la mort mettre pour arriver ? Je veux un volontaire.

Evidemment, personne ne se proposa. La jeune femme s'en doutait. Elle détestait se trouver dans ce genre de situation. Ce n'était pas la première fois et cela la mettait toujours aussi mal à l'aise.

- Et bien messieurs, tirez à la courte paille ! Clyde je te fais confiance pour le résultat.

La jeune femme se retira dans sa cabine. Elle n'assistait jamais à ces mises à mort et surtout, elle ne voulait pas savoir quel marin le sort avait désigné pour oter la vie à son camarade.

Quelques minutes plus tard, un coup de feu se fit entendre. La jeune femme pris son carnet de bord et nota.

22 septembre 1650, décès du matelot Wilkins, accident

Lorsqu'Artena ressortit de sa cabine, ses hommes se tenaient près de la dépouille du matelot Wilkins, chapeaux à la main, dans une posture de plus profond respect.

La jeune femme s'approcha du petit groupe. Elle retira son tricorne un instant, pour marquer son respect envers le feu Wilkins. Puis elle le remit et commença à donner des ordres qu'elle détestait.

- Scott, son hamac. Thomas, du fil et une aiguille, Hopper, ses effets personnels.

Les trois hommes nommés partirent en silence pour s'acquitter de la tache qu'on leur avait donné.

Ils revinrent, peu de temps après, avec les objets demandés.

Deux hommes se chargèrent de mettre le corps du matelot à l'intérieur de son hamac. Artena se pencha au desus du corps, referma le hamac et commença à le croudre. Elle piqua le dernier point dans le nez du malheureux. C'était une tradition, un moyen de savoir que l'homme était réellement mort.

Ceci étant fait, deux hommes installèrent la planche qui servirait à rendre le corps à la mer que le matelot Wilkins aimait tant.

Artena commença à faire l'éloge de son matelot d'une vois forte et empreinte de respect. Elle fit ensuite signe à ses hommes de faire basculer la planche afin que le corps glisse à la mer.

Elle autorisa à ses hommes deux minutes de recueillement puis donna l'ordre que tout le monde se remette à son poste.

DES MOIS PLUS TARD

L'Oceani Cor s'approchait du port de Tortuga après plusieurs mois de courses en mer.

Le Capitaine Artena Valinar se trouvait à la proue de son navire, bien droite. Elle avait un air conquérant et il y avait de quoi. Durant les mois qui avaient passé, elle avait réussi à capturer pas mois d'une vingtaine de navires marchands tous lourdement chargés de précieuses marchandises. Une fois vidés, elle avait envoyé par le fond les plus abimés et vendu les meilleurs. Aucun n'était aussi bien que son cher Oceani Cor. Les marchandises vendues, elle avait ammassé un joli trésor qu'elle avait partagé avec ses matelots et avait dissimulé sa part dans une excellente cachette.

- Terre en vue Capitaine ! cria l'un des matelots du haut de la dunette.

Artena se tourna dans la direction qu'il indiquait. Tortuga, enfin ! après tout ce périple elle était tout de même contente de revenir enfin à son port d'attache.

Son second s'approcha d'elle.

- Combien de temps allons nous rester ?

- Le temps qu'il faudra pour que le navire soit remis totalement à neuf. Il a quelque peu souffert de notre périple.

- oui je sais Capitaine.

Elle reporta son regard sur l'horizon. Elle pouvait à présent distinguer les navires amarrés à quai.

- il semblerait que le Voile d'argent soit en mer.reprit Clyde.

La jeune femme haussa les épaules d'un air indifférent

- J'imagine que lorsque le Capitaine Wolf a été complètement remis, il n'a pas tardé à reprendre la mer, cela lui manquait.

La jeune femme regardait droit devant elle. Clyde en profita pour scruter son profil. Elle avait vraiment l'air d'être totalement indifférente au fait de voir le Capitaine Wolf ou non. Mais Clyde n'était pas dupe. Il savait bien qu'au fond d'elle, elle avait espéré le revoir un peu.

- J'aurai bien aimé le croiser. Cela fait tellement longtemps que nous ne l'avons vu.continua Clyde

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de fixer le port

L'Oceani Cor était maintenant à quai, l'ancre était jetée et les hommes avaient mis la passerelle en place.

Avant de partir, la jeune femme convoqua son équipage.

- nous faisons escale le temps des réparations, faites le nécessaire pour que le navire puisse repartir au plus vite. Activez vous messieurs !

Elle regarda un instant ses hommes se mettre en action puis elle descendit sur le quait et s'éloigna en direction de la taverne la plus proche.

"de retour" : la taverne

La jeune femme ralentit le pas dès qu'elle fut hors de vue du voile d'argent et de son équipage. elle n'était pas pressée de rentrer à bord de son navire. Et elle était encore trop troublée par sa rencontre pour se montrer ainsi devant Clyde. Il la connaissait tellement qu'il saurait tout de suite ce qu'elle pensait.

Elle fit un petit détour par les rues afin de se remettre les idées en place et revint à son navire la tête haute, le pas fier.

A bord, les marins s'activaient pour décharger le navire de tout ce qu'il avait rapporté de sa dernière expédition. L'or restait à bord mais tout ce qui avait une valeur marchande était remisé dans une batisse inviolable, dont la seule issue était cadenassée et gardée par deux hommes. La seule clef existant étaient en la possession d'Artena et actuellement dans la poche de Clyde en qui cette dernière avait une confiance totale.

Elle alla directement dans sa cabine et s'allongea dans son hamac sans prendre le temps de retirer ses armes, son manteau et son tricorne.

Des coups frappés à la porte la tirèrent de ses réflexions.

- entrez ordonna-t-elle.

La porte s'ouvrit, laissant entrer Clyde.

- Capitaine, le déchargement est terminé. Tout sera vendu demain aux acheteurs habituels.

- parfait.

Normalement, Clyde aurait du sortir de la cabine. Mais il resta cependant.

- le Voile d'argent est à quai.

- je sais, j'ai croisé le capitaine Wolf.

le visage de la jeune femme demeura imperturbable. Clyde se demanda s'il devait continuer à parler ou ressortir aussitôt.

- Comment va-t-il ?

- Bien, du moins à ce que j'ai pu en juger.

Clyde ne répondit rien. Il laissa le silence s'installer. Il décida finalement que Si Artena voulait lui parler, elle le ferait et qu'il n'avait plus rien à faire dans cette cabine. Il ouvrit la porte et allait sortir lorsqu'il entendit la remarque d'Artena.

- Il a demandé de tes nouvelles. Il aimerait te voir.

Clyde se retourna et hocha la tête.

- Bien capitaine.

Il sortit et referma la porte derrière lui.

Arténa était restée un certain temps dans sa cabine. Elle était restée assise à sa table de travail penchée sur une carte a étudier les différents endroits ou il ferait bon se rendre, pour "affaire ". Il y avait plusieurs possibilités qui s'offraient a elle dont une, la plus intéressante financièrement mais qu'Artena redoutait.

Elle se leva, ouvrit la porte de la cabine et appela son second qui arriva dans la minute.

- Vous m'avez appelé Capitaine ?

- Oui, je souhaite te demander ton avis.

- Par rapport à quoi ?

- Notre prochain voyage...

Elle invita Clyde à prendre connaissance de la carte sur laquelle figuraient les routes commerciales maritimes les plus empruntées. Elle attira son attention sur l'une d'elle.

- Mais Capitaine, cela nous obligerait à croiser dans la zone maritime sous surveillance de la marine Royale. Et qui plus est, c'est trop près de Port Royal. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée...

Artena opina du chef, elle ne se souvenait que trop bien de l'une de ses visites à port royale. Elle avait été arretée et avait failli mourir pendue. L'intervention du Capitaine Wolf lui avait permis de s'echapper in extremis.

- Je comprends Clyde. Mais pense à peu à toute les richesses qui transitent sur cette route. Ce serait mal de les ignorer. Il n'y a aucune autre route de cette envergure. Mais j'ai pensé à une chose.

- laquelle capitaine ?

- déguisons l'Oceani Cor en navire de la marine royale. portons nous même l'uniforme. les navires maarchands ne se méfieront pas. Abordons les en ordonnant la réquisition de leurs marchandises pour le compte de sa majesté le roi d'Angleterre. ils ne pourront pas le refuser et nous livreront les marchandises sans poser de question.

Clyde réfléchit un instant en se grattant le menton.

- Ca semble être un bon plan, mais et si nous étions démasqués ? En plein milieu de cette zone, nous n'aurons aucune chance de nous echapper sans dégats...

- c'est un risque à prendre Clyde. De toutes façons, ma décision est prise. Donne les ordres pour appareiller dans 3 jours.

- Bien Capitaine.

Clyde sortt de la cabine, inquiet. Les explications de son capitaine ne l'avait pas rassuré. Il décida d'en parler au Capitaine Wolf. Ensemble, ils trouveraient bien une solution.

tortuga, le port, le voile d'argent à quai