L'Oceani Cor

Artena se leva brusquement, le visage très pale, l'air presque effrayé. Elle se ressaisit aussitôt.

- Où est-il ?

- Ca ne m'étonne pas. Il ne se déplace pas sans son équipage...

Artena commença à faire les 100 pas sur son navire, réfléchissant à toute vitesse.

Soudain, elle descendit en cale, remontant quelques minutes plus tard.

- Bon sang ! je suis bloquée ici ! faire prendre la mer à ce navire serait le couler à coup sûr !

- Et abandonner l'Oceani Cor ici ? Vous êtes malade ma parole ! je tiens plus à ce navire qu'à ma propre vie !

Elle recommença à faire les cents pas. Il fallait qu'elle trouve une solution et vite.

- Je vais lui lancer un piège, l'attirer seul. M'en débarrasser. Il continuera à me traquer partout dans le monde, sur tous les océans. Je ne serais tranquille que lorsqu'il sera mort.

- il est plus fort que moi, je le sais. C'est lui qui m'a tout appris. Mais il arrive parfois que l'élève surpasse son maître... Je ne peux pas vous laisser mon navire, je ne le supporterai pas. Et il ne me laissera pas ! Cela fait deux ans que je fuis sans relache, qu'il me retrouve toujours ! Cela suffit !

Elle se retourna brusquement, Chris la regardait. Dans un geste, elle renoua les cordons de sa chemise.
Elle s'approcha de sa table prit une feuille de papier et trempa sa plume dans l'encrier.

Citation :

Je sais où se trouve la personne que vous recherchez. Rendez-vous à minuit sur le quai, au pied de l'Oceani Cor. Venez seul, sinon, vous ne trouverez jamais votre fille tant recherchée

[lis par dessus son épaule ]

Artena releva la tête.

- Il sait que je suis ici ?

son regard avait changé. De la peur, le regard d'un animal traqué qui sait qu'il se retrouve encore une fois avec le même choix, fuir, ou se laisser prendre. Son regard transperçait Chris. Elle était perdue, déboussolée. Il fallait choisir et vite ! Fuir et vivre ou rester et peut-être... mourir...

- Non, n'intervenez pas. C'est une histoire entre le capitaine Malaca et moi-même. Et s'il devait me tuer... il en a le droit.

Elle baissa la tête.

- Mais je ne vais pas me laisser faire.

Elle se leva, avança vers la chaise sur laquelle elle avait jeté ses vêtements, remis sa veste, son manteau, son ceinturon, repris ses armes et posa son tricorne sur sa tête.

- C'est lui ou moi. Où est-il ?

Elle se retourna vers lui.

- Vous ne tenez pas à ce que je sois tuée ? Mais qu'est ce que cela peut bien vous faire ? Vous n'êtes décidément qu'un pirate de pacotille.

Elle se calma

- j'ai un dernier service à vous demander.

Elle prit une autre feuille de papier.

Citation :

père, rejoins moi sur ton navire dès que tu auras reçu ce message. Viens seul, sinon je disparaitrai encore une fois et tu ne me trouveras pas.

- Pouvez vous porter ce message au Capitaine Malaca ?

-je suis peut être un pirate de pacotille comme vous le dites mais je suis pas idiot au point de me jeter dans la gueule du loup !!!

Il attrappa le morceau de papier et s'en fut brusquement, ce qu'elle pouvait être d'humeur changeante par moments, c'était insupportable.

taverne : service à effectuer

- je ne me jette pas dans la gueule du loup comme vous dites, j'affronte mon ennemi en face ! cria-t-elle comme il sortait sur le pont.

Elle même sortit de sa cabine, redescendit à terre et s'éloigna en direction du Boucanier.


le boucanier.

Artena se laissa porter jusqu'à l'Océani Cor. Elle n'avait pas la force de résister de toutes façons.

- Je vous remercie. Et je ne vous retiens pas plus longtemps. Vous devez avoir des choses à faire. J'estime être capable de me soigner moi même.

-Trés bien appellez moi si au cas où vous en avez besoin

Chris hésita un peu puis parti pour de bon en se repassant dans son eprit ces images d'une Artena qui dévisager..cela ne changera rien..il l'aimait quoiqu'il en soit...


le soufflevent.

Artena soignait lentement ses blessures. Le sang nettoyé, elle ressemblait de nouveau à un être humain. Elle n'était pas si défigurée que ça finalement. Les corbeaux avaient épargner son visage, ne lui donnait que 2 ou trois coups de becs. En définitif, elle était toujours une belle femme. Par contre, le reste de son corps, ses bras en particulier avaient souffert.

Elle entendit alors des bruits de pas sur le pont de son navire.

- Oh hé ! c'est t'y p'ssible d'voir l'capitaine d'ce navire ?

Elle fronça les sourcils, remit sa chemise, sa veste, attrapa son sabre et sortit de sa cabine.

- Que me voulez vous ?

Elle se trouvait face à deux hommes qui portaient des outils à la ceinture et des planches de bois.

- On n's a 'voyé pou' réparer vot' navire.

Elle les regarda, fronçant les sourcils encore plus.

- Qui vous a envoyé ?

Les deux hommes réfléchirent un moment.

- Un jeun' cap'taine, l'a pas l'air p'us vieux qu'vous. L'était ben mignon, n's a payé d'avance, une bell' somme.

Artena refléchit un instant. Pour elle il n'y avait aucun doute : Chris. Elle remit son sabre au fourreau et s'appréta à rejoindre la terre ferme. Elle vit alors 3 autres hommes portant eux aussi des planches et le necesaire pour réparer son bateau.

- Vous avez besoin d'être 5 pour réparer un navire ?

- Tout dépend des d'gats.

- Vous n'avez pas besoin d'être 5. Vous seuls resterez à bord. Les trois autres monteront les fournitures et partiront. Les dégats ne son pas si important. juste un trou dans la coque, à cause d'un boulet de canon. Il est au dessus de la ligne de flotaison pour le moment, mais il m'empêche de reprendre la mer. Descendez dans la cale. Faites votre boulot et ne partez pas tant que je ne serais pas revenue.

- a vos ord' m'dame.

- Capitaine ! trancha Artena d'une voix tonitruante qui impressionna les deux artisans.

Elle redescendit sur le quai et partit en direction du navire de Chris.

le soufflevent

Artena remonta à bord de son navire. Les artisans étaient toujours là. Elle les entendait travailler. Elle descendit dans la cale et alla vers eux.

- Alors, où ça en est ?

- N'aura 'cor' b'soin d'un ou 2 jours m'dame.

- Les dégats sont si importants que ça ? demanda-t-elle suspicieuse.

- Oh oui m'dame, pouvez pas reprend' la mer avec un bateau dans c't'état là.

Artena s'avança vers la coque. Un boulet de canon avait transpercé la paroi du navire. Le trou était énorme, juste au dessus de la ligne de flottaison. S'il y avait eu une tempète, le navire aurait coulé. Artena avait eu de la chance et elle le savait.
Les artisans avaient commencé à reboucher le trou. Ils en étaient au tiers.

- Continuez. Si vous finissez ce soir, vous aurez droit à une importante prime. Je veux appareiller demain matin à l'aube.

- Bien m'dame.

- Capitaine ! Coupa Artena

- Euh Capitaine... corrigea l'artisan qui parlait depuis le début.

Les artisans eurent fini bien avant l'aube. Le navire fut enfin prêt à appareiller.

Artena s'avança sur le pont et cria à son équipage :

- Larguez les amarres et lever l'ancre. Deployez les voiles ! je veux profiter au maximum de ce vent pour m'éloigner de Tortuga le plus vite possible !

la mer des caraïbes : avant le combat

Artena remonta à bord de son navire. Elle y fut accueillie par Clyde qui vint vers elle en souriant.

- On dirait que vous avez trouvé quelque chose capitaine ?

- c'est exact. Je vais d'ailleurs avoir besoin de tes talents de coiffeur à nouveau Clyde.

- à Votre service Capitaine !

Dimitri s'approcha alors d'Artena.

- Où diable étais-tu passée ?

Artena lui jeta un regard méprisant. Il était monté à bord de son navire à elle sans la moindre permission. Son regard s'adoucit cependant. Cet homme avait beau être ce qu'il était, elle n'en gardait pas moins certains sentiments qu'elle avait ressenti il y avait maintenant plusieurs années. Et pourtant, en même temps, elle le haïssait. Il allait la mettre en danger elle, et son navire. Elle ne le supporterait pas si elle devait perdre son bien le plus précieux à cause de lui. Elle tourna les talons et s'éloigna de lui, allant dans sa cabine. Là, elle déposa son paquet sur son lit, l'ouvrit et en sortit la robe. Elle la rangea bien soigneusement à l'intérieur de son coffre et en sortit une autre, plus simple, plus légère, plus agréable à porter. Il fallait qu'elle se réhabitue aux robes.

Elle enfila sa petite robe blanche sans ornement particulier. C'était une petite robe d'apres-midi que les femmes de la cour aimaient porter lorsqu'elles allaient pique-niquer.

Elle rassembla ses cheveux en une queue de cheval et sortit de sa cabine, laissant son tricorne sur son lit.

Ses hommes lui jetèrent des regards curieux, elle expliqua.

- Pour notre prochaine mission, messieur, je vais à nouveau devoir me faire passer pour une grande dame alors autant que je m'habitue à porter des robes dès maintenant. Cependant, le fait que je ne sois plus habillée en homme ne change pas que je sois toujours votre capitaine et que vous me devez toujours le même respect que d'habitude. J'ai confiance en vous pour savoir ce qui vous attend si jamais vous désobéissiez à mes ordres.

Les hommes d'Artena hochèrent la tête avec conviction.

- Où va-t-on Capitaine ? demanda l'un d'entre eux

- Nous retournons à Port royal

- A port Royal ? Mais Capitaine...

- pas de mais ! Je sais ce que je fais, ne vous en faites pas !

- Bien capitaine.

- Nous partirons demain. Aller chercher les provisions nécessaires pour le voyage

Un groupe d'homme partit alors en direction de l'épicerie du village

les hommes d'Artena revinrent, suivis d'hommes qu'ils avaient "réquisitionner" pour porter leur marchandise jusqu'à l'Oceani Cor.

- capitaine, nous avons des vivres pour 2 semaines.

- C'est parfait Clyde.

Artena se retourna vers ses hommes. Ils la regardaient impatients de recevoir des ordres.

- Préparez le navire. Nous allons appareiller demain matin.

Les hommes partirent alors rapidement à leur poste. Ils étaient pressés de reprendre la mer.

Dimitri s'approcha d'Artena par derrière, la saisie par la taille. La jeune femme, vive comme l'éclair, se retourna en dégainant son pistolet.

- Ecoute Dimitri, c'était une autre époque, ne t'avise pas à recommencer cela.

- Mais pourtant dans la prison, tu avais l'air contente de me voir. répondit-il d'un air goguenard

- C'était avant que tu me forces à risquer ma vie pour un stupide trésor ! tu me déçois vraiment de plus au plus. Mais au moins, je sais que j'ai eu raison en quittant la cour et te quittant toi par la même occasion !

Elle tourna les talons et s'éloigna de Dimitri, le laissant debout seul sur le pont.

- A quelle femme ! elle sera de nouveau à moi, j'en suis certain.

Artena elle, alla s'accouder au bastingage. Une petite voix la tira de ses pensées.

- Bonjour madame !

Artena leva la tête. La petite Melissandre lui faisait signe de la main du navire de Chris. Celui-ci était d'ailleurs juste à côté d'elle, occupé à inspecter son navire à ce qu'il semblait.

Artena sourit à la petite fille

- Bonjour Melissandre.

La petite commença alors à engager la conversation.

- Pourquoi vous remettez pas votre jolie robe ?

- Parce que je ne veux pas l'abimer. Je la garde pour une grande occasion.

- Quelle occasion ?

- Tu es bien curieuse petite. C'est un secret, je ne peux pas t'expliquer. Peut-être plus tard si on se revoit.

- Vous vous en allez ?

- Et oui, il le faut bien !

- Où ça ?

Artena hésita avant de répondre

- A port Royal.

- Je peux venir avec vous ? Je suis sûre que vous allez dans la jolie partie de la ville, sinon vous auriez pas une si jolie robe. J'ai des jolies robes moi aussi et j'aimerai bien voir le chateau !

Artena ne répondit rien tout d'abord. Que pouvait-elle répondre ? Il était évident que la petite ne pouvait pas venir.

- Je ne voudrais pas priver le capitaine Wolf de ta présence.

La petite se tourna vers Chris.

- On peut y aller ? on ira en Espagne une autre fois !