L'Oceani Cor

Artena ouvrit des yeux ronds à la demande de Chris, il n'était tout de même pas sérieux ! Elle réfléchit un instant. Clyde s'approcha de la jeune femme et lui murmura quelque chose à l'oreille - il savait déjà tout du plan d'Artena pour récupérer le trésor

- Ce peut être une bonne idée. Il n'a pas l'air bcp plus vieux que vous Capitaine, il sera bcp plus crédible que moi ds le rôle que vous voulez me faire jouer. Et la petite fille apportera un peu plus de crédibilité encore...

- Il est hors de question de faire intervenir cette enfant dans cette histoire !

- réfléchissez-y Capitaine... insista Clyde.

Et Artena réfléchit...

- Tu sais, petite, nous n'aurons pas bcp de temps pour visiter la belle ville...

Elle espérait dissuader la petite de faire ce voyage mais le regard de Melissandre lui fit comprendre aussitôt que rien ne pourrait la faire changer d'avis.

- Je crois qu'il nous faut en discuter sérieusement Capitaine Wolf... Il nous faut envisager certains... détails... de ce voyage.

Artena s'avança vers la planche qui lui permettait de regagner la terre ferme. Dimitri l'attrapa alors par le bras.

- Ou vas-tu ?

La jeune femme se dégagea d'un geste brusque, une expression de dégoût.

- Je faire en sorte que cette expedition aille pour le mieux. Je te conseille de rester ici où il pourrait t'en couter.

Clyde ! surveille le, n'hésite pas à le tuer s'il cherchait à s'en aller.

Elle regagna alors la terre ferme et s'avança vers le voile d'Argent.

Artena était donc remontée à bord de son navire. Elle entra dans sa cabine, retira sa robe et enfila un pantalon et une chemise avant de se glisser dans son lit et de s'endormir presque aussitôt.

La nuit se passa sans qu'Artena se réveille. Les premiers rayons de soleil réveillèrent la jeune femme. C'était l'aube. Il allait falloir appareiller. Elle se leva tranquillement, fit un brin de toilette. Elle retira sa chemise et enfila une autre robe, toute aussi simple et légère que celle de la veille mais d'une couleur différente. Celle-ci était bordeau. Elle lui allait bien. Elle garda tout de même son pantalon sous sa robe, cela lui permettrait de bouger à l'aise sans risquer qu'un de ses hommes voit quoi que ce soit.

Elle s'attacha les cheveux en queue de cheval, laissa son tricorne sur le lit à regret et sortit sur le pont.

- Bonjour Clyde.

- Bonour Capitaine. Nous sommes prêts à partir.

- Bien, nous attendons juste Le capitaine Wolf et la petite Melissandre et nous partons.

Le capitaine Wolf après être remonté sur son navire, après son ultime phrase, était allé dans sa cabine où Mélissandre l'attendait sagement.

-Bien au lit, on doit se lever tôt demain !! mets ton pyjama qu'on a acheté tout à l'heure...

Son homme avait travaillé vite et bien et Mélissandre avait maintenant son petit coin, Chris sourit...Qui pouvait croire ce qu'on pouvait faire avec un navire. Après que la fillette se soit habillée, suite à une rapide toilette, le jeune homme la coucha et la borda avant de lui faire un bisou sur le front avec un bonne nuit princesse. Il s'occupa enfin de lui, et commença par se raser, et se toiletter, cela presque deux jours qu'il ne s'était pas lavé. Puis enfin il se coucha, content de retrouver un bon lit moelleux.

Les premières lueurs de l'aube l'éveillèrent, il se sentait frais et reposé, il avait dormi comme un loir. Mélissandre dormait encore, il préféra d'abord aller leur chercher un petit déjeuner avant de la réveiller. Le cuisinier était déjà à l'œuvre, Chris lui souhaita le bonjour, et prit de quoi manger pour un homme affamé et une fillette.

Revenu dans la cabine, il posa le repas sur une petite table et réveilla l'enfant.

-Debout la belle au bois dormant !

Il alla ensuite se vêtir, d'un costume qu'il avait fait acheté par un de ses hommes pour accompagner Artena. Il s'agissait d'un habit de noble, magnifique et qui bien heureusement lui allait comme un gant, il se regarda dans la glace et sourit....Toutes les femmes, comme par le passé allaient l'admirer non sans se montrer modeste...^^

Une demi heure plus tard, tout de même, ils étaient prêts tout les deux. Mélissandre lui sourit et main dans la main ils rejoignirent le navire d'Artena.

-Bonjour Capitaine !

Artena faisait s'était assise sur les marches menant au pont supérieur. Elle surveillait Dimitri d'un oeil noir. Qu'il s'approche d'elle et il verrait. Ce qu'il fit d'ailleurs.

- Pourquoi ce regard Artena ?

- A ton avis ? lui répondit-elle méprisante

- Ecoute, pourquoi on ferait pas la paix, en souvenir du bon vieux temps ?

- du bon vieux temps ? Elle se leva brusquement sous l'effet de sa colère. Quel bon vieux temps ? je me souviens pas de ce temps là. Je me souviens du temps où tu me mentais comme tu respirais et du temps où tu as tué ma petite Coline !

Dimitri allait répliquer quelque chose mais l'arrivée de Chris et de Melissandre sur le navire mit fin à la "dispute".

Artena se tourna vers les nouveaux arrivants. Chris avait changé de vêtement. Il était...


- Capitaine Wolf, Melissandre, bienvenue à bord de l'Oceani Cor.

Elle se tourna vers Clyde qui s'était avancé à côté d'elle faisant reculer légèrement Dimitri.

- Tu as préparé leur cabine ? Lui chuchota-t-elle

- oui Capitaine. Tout est prêt. Le ménage a été fait. Vos effets personnels ont été déposés à fond de cale avec interdiction pour les hommes de s'en approcher. J'ai fait tendre un drap pour séparer la cabine en deux pour que la fillette est un coin pour elle. répondit-il sur le même ton

- Merci.

Elle se tourna de novueau vers Chris et Melissandre.

- Mes hommes vous ont préparer une cabine. Clyde va vous y conduire.

Elle se baissa pour se mettre à hauteur de Melissandre. La robe de la jeune femme fit un cercle presque parfait autour d'elle.

- la robe que tu portais l'autre jour au magasin était magnifique. Je suis sûre qu'elle fera sensation à Port Royal. Peut-être pourrons nous aller à un bal chez le gouverneur. Cela te plairait ?

Artena avait un sourire et un regard tendre. Bien loin de celui qu'ele arborait habituellement. Cette petite fille faisait renaître énormément de souvenirs. Elle ressemblait tellement à la petite Coline.

Artena écouta la petite fille d'un air interessé. Lorsque la petite posa sa question, la jeune femme releva la tête vers Chris, tandis que son sourire s'effaçait légèrement.

- Tu sais, il n'y a pas de prince à Port Royal. Mais il est possible d'y trouver des hommes très charmants.

Elle prit un air sérieux

- Mais tu sais Col... Melissandre elle avait failli se tromper tant la conversation qu'elle menait ressemblait à celle qu'elle avait eu avec la petite Coline La Cour est un lieu où les apparences sont plus importantes que le reste et où chacun n'éprouve aucun scrupule à raconter des mensonges pour amener la disgrace de ses "ennemis" afin d'assurer son ascencion sociale.

Elle résuma devant l'air interrogateur de la petite qui ne devait pas comprendre les mots savants qu'elle venait d'utiliser

- En un mot, la Cour peut être très fascinante et passionante. On peut s'y trouver bien pour peu que l'on ai rien à se repprocher et que l'on aime les intrigues, mais cette Cour qu'on peut adorer peut s'avérer très dangereuse.

Elle rajouta cependant pour rassurer Melissandre :

- Mais tu veras, je suis sûre que tu t'y plairas le temps de notre voyage. Et je suis sûre également que tu seras la plus jolie des jeunes filles Elle savait qu'à cet âge on ne voulit plus être appelée fillette ou petite fille dans ta robe

Elle lui sourit et se releva pendant que son sourire s'effaçait à nouveau, prenant un air soucieux. Cette conversation avaient fait remonter à la surface bien des souvenirs plutôt douloureux.

Elle fit face à Chris.

- Nous allons partir.

Puis, se tournant vers Clyde :

- Déployez les voiles, cap sur Port Royal.

L'homme hocha la tête et s'éloigna pour donner les ordres et faire en sorte que, lentement mais sûrement, le navire quitte le port de Tortuga.

mer des caraïbes : en route vers port royal

La fillette avait acquiescé avec un sourire puis s'était tourné vers Chris.

-Moi, je veux voir les hommes charmants !

-On verra la puce !

Artena lui annonça le départ du navire, il hocha la tête

-Trés bien, je pense que nous allons commencer à prendre possession de la cabine que vous nous avez mis à disposition...

En réalité, il y avait pleins de choses qui le poussait à quitter le pont pour quelques minutes, comme le fait qu'il avait une envie de percer la coquille du capitaine Valinar, qui pour sur garder dans son cœur nombre de secrets lourds à porter.

Il prit la main de Mélissandre et avec un guide parmi les matelots d'Artena, ils purent rejoindre leur cabine. Mélissandre, sourit en s'asseyant sur le lit, elle surprit Chris avec une remarque typiquement enfantine

-J'aime bien Artena, moi, pourquoi elle ne pourrait pas être ma nouvelle maman ??

-Ah euh ..........................(reste à gober des mouches ) et bien Mélissandre, c'est pas si simple, Artena est capitaine d'un navire pirate et puis tu la connais à peine , et on trouve pas une maman simplement en claquant des doigts !!

La petite fille le regarda en fronçant les sourcils avant de sourire de nouveau.

-Mais si !!! il faut juste qu'elle te donne un baiser de princesse !

Il sourit amusé

-Non chérie, cela ne suffit pas !!! et j'ai pas envie de jouer le prince charmant moi !

-Pourquoi ??

-Vas tu arrêter de me poser des questions sans cesse ?

-Pardon !

Il s'agenouilla devant elle et la regarda.

-Tu verras un jour que la vie n'est pas semblable aux contes de fées !

Elle hocha la tête et alla jouer avec ses jouets, Chris lui demanda de rester là, et il remonta à la lumière du jour.

mer des caraïbes : en route vers Port Royale

Artena remonta à bord de son navire, encore secouée par les paroles de Chris. Elle n'aurait jamais pu imaginé qu'il aurait pu être jaloux. Mais pourquoi ? d'où lui venait cette jalousie ? elle n'osait pas répondre à cette question.

Clyde s'approcha d'elle.

- Capitaine, regardez le navire ! il est dans un état catastrophique !

- hein... quoi ?répondit Artena en sortant de ses pensées. Ah oui, le navire a du affronter une terrible tempête en partant de Port Royal. j'ai demandé des explications à Helson. Ils ont fait toutes les réparations possible sur mer et sont rentrés, attendant notre retour pour faire quoique ce soit d'autre.

- Bien. Euh capitaine ?

- oui ?

- Deux hommes manquent à l'appel. Il s'agit de...

- Atari et Jackson, je sais. une vague les a emporté.

- Oui c'est ce que mon dit les hommes.

Le silence s'abattit sur eux tandis qu'ils évoquaient les disparus. C'est Artena qui le rompit la première

- Fait venir le charpentier dans ma cabine.

- Bien capitaine.

Artena se rendit donc dans sa cabine. Elle retira son tricorne et son manteau qu'elle posa sur son lit. Des coups furent frappés à la porte et le charpentier du navire, Owell, entra sur ordre d'Artena.

- Owell, je veux que vous inspectiez tout le navire et fassiez un état des dégats si ce n'est déjà fait. Voyez ce qui est réparable de suite et établissez la liste du matériel que nous devrons acheter pour les réparations.

- Bien Capitaine.

L'homme sortit de la cabine, laissant Artena seule. C'est alors que la porte s'ouvrit de nouveau brusquement. Artena leva la tête pour voir la silhouette de Dimitri s'encadrer dans la porte.

- toi ? comment se fait-il que tu ne sois plus en cale ?

- j'ai réussi à me libérer pendant la tempête. Je dois dire que j'ai eu de la chance, tes hommes n'ont strictement rien remarqué. Tu as le trésor ?

- Qu'est ce que tu crois ?

Artena se leva, pris l'un des sacs d'argent dons son coffre et le balança aux pieds de Dimitri avec autant de haine dans son regard qu'il n'était possible.

- voilà ta part, tu n'auras rien de plus. Ose demander quoi que ce soit et je donne l'ordre que l'on t'execute. Que feras-tu avec tous ces marins contre toi ?

- Il suffirait que je menace leur capitaine pour obtenir tout ce que je veux.

Il s'approcha lentement d'Artena

- Je voudrais bien te voir essayer. Tu n'y arriverais pas !

C'est alors que Dimitri sortit un pistolet de sa poche.

- tu crois ?

Il pointa l'arme sur Artena. Rapide comme l'éclair, la jeune femme le désarma d'un coup de pied. Mais la balle partit qd même.

Le coup de feu retentit sur tout le navire suivit du cri d'Artena. Elle était touchée, à l'abdomen.

Utilisant encore toute sa force, la jeune femme sortit son sabre et se jeta sur Dimitri, le transperçant avant qu'il n'ait eu le temps de faire le moindre geste.

A bout de force, la jeune femme s'effondra sur le sol et tomba dans l'inconscience au moment où Clyde entrait dans sa cabine.

Ce fut en à peine quelques secondes que Chris fut à la porte de la cabine d'Artena, où il eut vite fait de comprendre la situation, et voir avec horreur une mare de sang autour d'une Artena inconsciente et un Dimitri pas en mieux état, agonisant, Clyde s'était agenouillé prés de son capitaine. Dimitri, ce traitre le regardait avec des yeux remplis de terreur, Chris sans un mot passa au dessus de lui, la haine qu'il vouait à présent au jeune homme était si vivace qu'il n'était pas sur de pouvoir se retenir, d'achever cet arrogant.

Il vint prés de Clyde, qui avait un teint pâle comme la face de la lune lorsqu'elle se trouve pleine.

-Je vais m'occuper d'elle Clyde

Le vieux marin était si bouleversé, que ses gestes étaient maladroits auprès de la jeune femme, le jeune homme posa un main qui se voulait rassurante sur son épaule.

-Je ne l'ai laissé que quelques minutes seules, seulement quelques minutes....et voilà que la trouve comme morte !! Capitaine Wolf, sauvez là !

-Je ferai tout ce qui dans mon possible pour la sauver ! je vous le promets..Occupez vous de ce....cet homme, il pourrait encore agir..

Clyde se releva et appela deux hommes pour porter Dimitri hors de la cabine. Pendant ce temps Chris avait soulevé la jeune femme du sol et l'avait déposé sur son lit...le sang coulait abondamment sur sa chemise et le reste, Wolf ôta la sienne pour s'en servir comme compresse provisoire. Il demanda à Clyde de maintenir la chemise contre la plaie. Le vieil homme s'exécuta, Chris fit un rapide tour de la cabine pour prendre ce qui pourrait lui servir, en autre un poignard et deux chemises d'artena.

-Il faudrait de quoi désinfecter la plaie et faire un pansement, prenez de quoi payer dans la bourse par terre et courez chercher ça !

Clyde s'empressa d'obéir trop inquiet pour la jeune femme, il quitta la cabine au pas de charge. Chris lui de son coté entreprit de déshabiller la jeune femme, c'est à dire lui ôter sa chemise rouge de sang et le reste ne lui laissant que ses sous vêtements. Il examina la plaie , depuis qu'il connaissait la jeune femme, c'était probablement l'une des plus sérieuses qu'elle ait reçu. La balle avait laissé un trou dans l'abdomen, le capitaine Wolf l'a fit basculé sur le coté pour constater qu'elle n'était pas ressortie...Il avait bien fait de prendre un poignard.

Il dut pratiquer, sans autre outil que ce poignard, une opération pour délivrer la balle du corps d'Artena, celle ci inconsciente, ne réagit même pas, quand d'un geste ferme, il ouvrit son abdomen sur une longueur de 15 cm...Il avait pas encore terminé quand Clyde, soufflant comme un bœuf réapparut.

-Alors, comment va t-elle ?

-La balle s'est logée derrière son rein..(pas trop grave rassurons nous^^)

-et vous allez pouvoir faire quelque chose ?

-Je vais essayé...pouvez vous m'aider ?

Ainsi à deux, l'improvisé chirurgien et son improvisé assistant, après de longues minutes délicates, réussir à ôter la balle, les dégâts qu'elle avait causé n'étaient pas sans importance, Chris avec du fil que Clyde avait ramené, avait recousu plusieurs tissus déchirés. A présent, il refermait la plaie avec délicatesse et attention. IL fit ensuite un pansement et demanda à Clyde de l'aider pour changer les draps du lit, imbibés de sang. Ceci fait, Chris prit une chaise et s'installa prés de la jeune femme, qui avait prit soin de recouvrir avec une couverture, il était étrangement inquiet quant à la pâleur du visage d'Artena.

*mon départ devra attendre..*

Quelques heures après l'intervention de Chris, Artena se réveilla. La nuit était tombée. Pendant un instant, elle se demanda si tout ce qui c'était passé n'avait été qu'un cauchemar.

Elle était morte de soif. Elle tenta de se relever dans son lit. Pendant un instant elle se demanda comment elle avait pu arriver là alors qu'elle ne se souvenait pas s'être couchée. La douleur à son abdomen lui fit comprendre qu'elle n'avait pas rêvé.

Elle resista cependant à sa douleur et parvint à s'asseoir dans son lit. D'un geste tremblant, elle craqua une allumette et alluma la lampe à pétrole posée à côté de son lit.

La première chose qu'elle vit fut la tâche de sang sur le sol. Elle se souvenait de tout maintenant, de Dimitri qui lui avait tiré dessus, de Clyde entré après avoir entendu le coup de feu. Ce devait être Clyde qui s'était occupé d'elle. Et puis la lumière éclaira une silhouette, assise sur une chaise. Elle laissa échapper une expression de surprise.

- Chris !

qu'est ce qu'il faisait là ? n'avait-il pas un voyage à préparer ? Elle renonça à se poser des questions, elle était épuisée. Elle posa sa tête contre le mur derrière son lit et ferma les yeux.

Artena esquissa un léger sourire ironique.

- je me sens comme quelqu'un qui s'est fait tirer dessus.

Elle ferma les yeux, son sourire disparu.

- Que faites vous ici ?

Elle ouvrit les yeux et les posa sur Chris. Artena avait beau être blessée et à bout de force, mais son regard restait tout de même transperçant et intense. Ses yeux brillaient certes d'une lueur un peu plus effacée à cause de son état. Mais son regard était toujours aussi déroutant.

Elle se demandait vraiment ce que Chris faisait ici. Il avait du entendre le coup de feu. Mais pourquoi était-il là ? Clyde aurait-il été chercher de l'aide ? Elle n'avait jamais vu Clyde incapable de soigner une blessure. Et puis, ils avaient un médecin à bord !

Elle se rappela alors la perte de ses deux hommes durant la tempête. Atari était leur médecin. L'Oceani Cor n'en n'avait plus à présent. Il allait falloir qu'Artena en cherche un autre. Atari serait difficile à remplacer, il était excellent.

Perdu dans ses pensées, elle avait soudain oublié la présence de Chris. Elle ne pensait même plus à sa fatigue, elle réfléchissait à l'avenir de son navire et à son équipage. Elle réfléchissait tellement que cela se reflétait sur son visage.

Artena sortit de ses pensées qd elle entendit le mot médecin. Elle sourit à Chris. Clyde était un second extraordinaire. Il allait lui manquer s'il prenait le Serpent Rouge. Elle chassa cette pensée triste de sa tête.

Elle leva les yeux vers Chris lorsqu'il lui dit qu'il s'en allait. Elle hocha la tête. Qu'il parte était la meilleure solution. Elle était décidée à mettre de la distance entre elle et Chris.

- En effet, apparement il semblerait que je survive, cela ne sert donc pas à grand chose que vous restiez Wolf.

Son ton était plus froid qu'elle ne l'aurait voulu, mais ce qui était dit était dit. Elle avait cependant l'air géné de lui parler ainsi. Pour se rattraper, elle lui dit encore.

- Merci d'être venu, mais vous n'auriez pas dû. Clyde était là, il est tout à fait capable de soigner une blessure.

elle ne savait pas que c'était Chris qui l'avait soignée.

- Bon voyage Wolf.

Elle l'appelait par son nom de famille exprès. Elle voulait vraiment reprendre ses distances.

les paroles de Chris la laissèrent sans voix. Ainsi c'était lui qui l'avait soignée. Mais il avait déjà refermé la porte derrière lui avant qu'elle eut pu dire quoique ce soit.

Clyde entra alors après avoir frappé.

- Capitaine, Chris dit que vous aller mieux.

- en effet.

Elle tenta de se relever. Elle était le capitaine de ce navire, il fallait qu'elle vaque à ses occupations. Mais elle était tellement épuisée qu'elle abandonna vite, n'ayant pas pu descendre de son lit. Résignée, elle avait décidé de laisser Clyde s'occuper de tout.

- Clyde, assurez vous que les travaux soient terminés rapidement. Il faut également remplacer Jackson et Atari, essayez d'en trouver d'aussi compétents.

- J'ai déjà trouvé un médecin Capitaine, il sera très bien je pense.

- Bien. Assurez vous que le navire soit prêt à partir dès que je pourrais bouger.

- a vos ordres Capitaine.

clyde se dirigea vers la porte pour mettre les ordres à execution.

- Clyde, et Dimitri ?

- mort Capitaine, nous nous sommes débarrassé de son corps.

- Bien.

N'ayant plus rien à dire, Artena fit signe à Clyde qu'il pouvait se retirer.

Elle se rallongea alors et s'endormit.

Au bout de quelques jours, Artena put enfin se lever. Elle marchait et respirait avec difficulté mais elle tenait le coup.

Elle sortit de sa cabine et s'avança sur le pont. Les travaux de réparations étaient commencés.

Un à un, ses hommes vinrent la saluer.

- Contents de vous voir Capitaine !lui lança l'un d'entre eux.

Artena lui répondit en touchant le bout de son tricorne. Puis elle alla s'installer au bastingage.

Clyde s'avança vers elle accompagné de deux hommes, des nouveaux.

- capitaine, les nouvelles recrues : Crivat, le médecin et Horwell lqui remplacera Jackson.

Artena jugea les deux hommes du regard. Ils avaient l'air un peu inquiet. Ils connaissaient la réputation d'Artena et la savaient capable de tout.

La jeune femme se redressa de toute sa hauteur et planta son regard sur eux. elle était impressionnante, même blessée. Les deux hommes firent un pas en arrière sous l'intensité du regard d'Artena.

- Messieurs, vous devez savoir que j'exige une discipline exemplaire sur ce navire. J'exige également une obéissance totales en mes ordres, un dévouement sans faille de la part de mes hommes. Chaque mauvaise action sera sévèrement punie.

Les deux hommes hochèrent la tête. Ils étaient à la fois inquiets et fier d'être sous les ordres de la célèbre Artena Valinar.

- Je vous laisse un mois pour faire vos preuves. Passé ce délai, si vous répondez à mes attentes je vous garderai à bord de ce navire, sinon, vous pourrez dire adieu à tout poste sur l'Oceani Cor. Bienvenue à bord.

elle tourna la tête en direction de Clyde.

- Je dois te parler.

Ils s'éloignèrent un peu.

Le regard d'Artena passa sur le quai. Le voile d'argent était parti depuis quelques jours. Le serpent rouge était toujours là, avec à son bord, une dizaine d'hommes sous les ordres d'Artena qui gardaient le navire.

- Clyde, tu m'as toujours été fidèle. Tu es un marin exemplaire. Pour te remercier de ton dévouement et de ta gentillesse, j'aimerai te donner ce navire. tu en seras le capitaine.

Clyde ouvrit la bouche de surprise. Il regarda le Serpent Rouge qu'Artena lui montrait puis son regard revint sur son capitaine. Il avala sa salive.

- Je refuse capitaine. Je ne sens pas capable de porter une si lourde responsabilité et je ne veux pas vous laisser. J'ai servi sous vos ordres depuis que vous avec capturé l'Oceani Cor. J'ai assisté à vos premiers pas comme Capitaine. Je suis votre plus fidèle serviteur. Je n'ai pas honte de dire que je suis le meilleur second que vous n'aurez jamais, personne ne vous servira comme moi. Je ne saurais me résoudre à vous quitter Capitaine.

Artena hocha la tête.

- Il me serait très douloureux de me séparer de toi Clyde, mais je ne peux pas laisser ce navire à la portée de n'importe qui. c'est un navire excellent. Je le possède, je ne veux pas le laisser à quai sans équipage. Si je n'avais pas l'Oceani Cor, je le commanderai moi même, mais l'Oceani Cor est plus que tout pour moi, tu le sais.

- si je peux me permettre, laissez quelques hommes sur le navire pour le garder. Vous pouvez même ordonner à une partie de votre équipage de commander le navire sous vos ordres. Mais si vous choisissez cette solution, prenez garde à y mettre des hommes qui donneraient leur vie pour la votre.

- je sais Clyde, mais j'ai encore le temps de réfléchir. Nous ne partirons pas tant que les réparations ne seront pas terminées.

Clyde hocha la tête. Artena le congédia d'un geste et il retourna à ses occupations. La jeune femme fixa son regard sur l'horizon.

Au bout d'une semaine, le navire fut totalement réparé. Il était comme neuf. Artena, qui n'était pas encore guérie mais qui allait mieux, descendit sur le quai pour admirer son navire. c'était l'un de ses petits moments où elle était fière d'elle. Son navire était le plus beau qui existait à ses yeux. Elle sourit avant de remonter sur le pont. Elle avait réussi là où aucune femme n'avait jamais été. Non seulement elle était capitaine, mais le fait qu'elle soit une femme était reconnu de tous. Elle était respectée et crainte dans toutes les Caraïbes. Et elle avait réussi tout cela en à peine 4 ans. Artena avait maintenant 20 ans et elle avait encore une longue vie devant elle.

- capitaine, le navire est prêt à appareiller selon vos ordres. annonça Clyde dès qu'Artena fut montée sur le gaillard d'arrière.

La jeune femme s'avança vers le gouvernail qu'elle caressa du plat de la main. Cela faisait un mois que son navire n'avait pas pris la mer. Cela faisait un mois qu'elle n'avait pas commandé SON navire.

Ses mains se resserrèrent autour de deux poignées du gouvernail et c'est avec une lueur étrange dans le regard qu'elle ordonna à Clyde :

- Quittons ce port. Fais lui prendre la mer Clyde !

Clyde sourit devant son Capitaine, elle avait l'air heureuse. En fait, elle était redevenue elle-même, un marin qui ne pouvait vivre sans la mer. Car Artena avait beau être un pirate c'était avant tout un marin !

Les ordres durent donnés et le navire quitta lentement le port.

Artena jeta un dernier regard au Serpent Rouge. Elle avait suivi le conseil de Clyde et y avait laissé ses plus fidèles hommes. Elle n'avait pas peur d'une mutinerie.

- Où allons nous Capitaine ? lui demanda Clyde.

- pour l'instant, nous irons où le vent nous emmènera !

la mer des Caraïbes, poussés par le vent

L'Oceani Cor entra dans les eaux du port de Tortuga après une semaine de route.

Dès le premier regard, artena vit que tous les navires qu'elle avait capturés étaient toujours à quai, ainsi que le Serpent rouge.

Un autre regard lui indiqua la présence du Hollandais Volant. Cela intriga quelque peu la jeune femme mais après tout, Davy Jones était un pirate lui aussi.

Il y avait également un autre navire accosté. Elle ne le connaissait pas celui-là mais un mauvais préssentiment la taraudait. Elle attrapa sa longue vue et chercha à voir le nom du navire. Il était visible : le Freedom. Artena rabaissa sa longue vue.

- Clyde ? Le Freedom, ce nom me dit quelque chose... un navire de la Marine Royale ?

- Oui Capitaine, il nous a poursuivi au large Black Point il y a environ un an. Nous avons réussi à lui échapper de peu.

La jeune femme inspecta son navire du regard. Le pavillon noir avait été abaissé, le nom du navire, l'Oceani Cor était toujours visible mais qu'importe.

*je me demande ce qu'un navire de la Marine Royale vient faire à Tortuga.*

Les hommes de l'Oceani Cor manoeuvrèrent sous les ordres d'Artena et vinrent accoster à côté du Serpent Rouge, à l'opposé du Hollandais Volant et du Freedom

Quelques jours passèrent pendant lesquels Artena récupéra les membres de son équipage qui étaient partis à bord des navires capturés.

Ces navires, une fois vendus apportèrent une jolie somme à l'équipage de l'Oceani Cor. Artena et ses matelots se partagèrent les recettes selon le barème du code des pirates. Les marchandises qui se trouvaient à bord de ces navires avaient elles aussi été vendues et l'argent rapporté partagé entre les hommes d'Artena.

Après tout cela, les hommes d'Artena avaient travaillé au ravitaillement du navire en suivant les ordres de Clyde. Les cales étaient maintenant remplies de vivres et d'eau potable pour au moins deux semaines de voyage à condition de ne pas gaspiller.

Artena, quant à elle, était restée enfermée dans sa cabine depuis le retour, n'en sortant que pour prendre l'air environ une heure par jour. Elle se faisait porter son repas à sa cabine. Elle avait passé ces jours penchée sur ses cartes. Où allaient-ils aller maintenant ?

Elle avait également suivi sur sa carte la route vers l'Espagne. Chris avait du faire escale à Dreamtown à peu près au moment que l'Oceani Cor.

La jeune femme se trouvait encore dans sa cabine. Cela faisait maintenant 3 jours qu'ils étaient à Tortuga. Elle espérait partir rapidement.

Elle était encore penchée sur une de ses cartes. La meilleure décision qui lui était venue jusqu'à présent était de faire route vers les Antilles. Les navires marchands français et britanniques convoyaient en ce moment les richesses et les produits des îles vers le vieux continent. Les pirates pourraient capturer bon nombre de navire. Le commerce triangulaire pouvait se révéler très juteux.

Le jeune femme se leva et alla en direction de la fenêtre de sa cabine. Sa décision était prise, elle allait faire route vers les Antilles.

De sa fenêtre, elle avait une belle vue sur la mer et une partir du port. Elle se rappela alors qu'à son navire, elle s'était interrogée sur la présence du Hollandais volant et d'un navire de la Marine Royale. Elle ne savait pas s'ils étaient encore là et elle l'ignorait.

Elle se détourna de sa fenêtres et sortit de sa cabine. Là, elle sonna la cloche pour le rassemblement de ses hommes sur le pont.

- Messieurs, annonça-t-elle, le navire est prêt à repartir en mer. J'ai pris la décision de suivre la route des Antilles afin de nous faire de l'argent sur le dos des navires du commerce triangulaire en partance pour le continent.

Une explosion de cri de joie s'éleva dans les rangs de la jeune femme. Elle sourit à ses hommes.

- Départ demain à l'aube messieurs.

Le lendemain matin, alors que le soleil venait de se lever, Artena sortit de sa cabine et sonna la cloche de quart.

Au bout de quelques minutes, ses hommes étaient tous rassemblés sur le pont, prêts à se mettre au travail. Un ordre d'Artena et ils se mirent tous en mouvement.

L'oceani Cor quitta petit à petit le port de Tortuga pour une destination qui était, cette fois, connue de tous les marins : les Antilles.


La mer des Caraïbes, vers les Antilles

Artena vaquait à ses occupations sur le pont de son navire. En fait, elle était assise à une table. Devant elle, il y avait une file interminable d'hommes à la recherche d'un emploi. La jeune femme leur posait quelques questions. Elle avait toujours séléctionné ses hommes le plus consciencieusement possible.

L'arrive au port d'un navire la distrait un peu de sa tache. Tournant la tête, elle reconnut le Voile d'argent. Elle fronça les sourcils. Chris était parti pour l'Espagne. Il ne pouvais pas être déjà revenu. A moins qu'il n'ait rencontré un problème.

Elle reporta son attention sur les hommes qu'elle devait enrôler. Un matelot cria alors :

- Capitaine ! Le capitaine Wolf est de retour !

Délaissant son travail, la jeune femme se leva et s'approcha du matelot. En effet, elle avait bien reconnu le navire de sa table. les matelots de Chris qu'elle voyait évoluer sur le pont semblaient tous très agités.

La jeune femme retourna vers sa table, attrapa son tricorne et le mit. Elle fit un pas, s'apprêtant à se rendre sur le voile d'argent puir s'arrêta. A quoi cela servirait-il ? Qu'allait-elle faire la bas ? Sans un mot, elle reposa son tricorne et se rassit.

- Suivant !

Un autre homme s'approcha d'elle et commença à répondre à ses questions. La jeune femme ne l'écouta que d'une oreille, ses pensées étant toutes tournées vers Chris. Pourquoi était-il revenu si tôt ? Elle irait le voir dès qu'elle en aurait fini avec ces formalités.

La jeune femme venait de voir passer son 20ème candidat. Ils étaient tous aussi idiots les uns que les autres. Elle n'en avait trouvé qu'un seul qui correspondait réellement à ses attentes.

Exaspérée par cette perte de temps, elle décida de souffler un peu. Elle se leva de sa table et s'avança vers le bastingage.

Ses yeux se posèrent d'eux même sur le navire de Chris. Là elle y aperçut la petite Mélissandre qui semblait tourner en rond.

Au bout de quelques minutes, Melissandre sembla voir Artena. La petite s'approcha du bastingage du voile d'argent et cria :

- Artena !

Artena sentit, juste dans ce mot que la voix de la petite fille tremblait. D'inquiétude ? ou peut-être d'avoir pleuré ?

La jeune femme lui fit un signe de la main et prit une décision. Elle prit son tricorne qui était resté sur la table et se le vissa sur la tête.

- Clyde, je te laisse continuer les recrutements. tu sais les hommes dont j'ai besoin, je te fais confiance pour ne pas me décevoir.

S'assurant que son sabre et son pistolet étaient bien accrochés à sa ceintures -on ne savait pas ce qui pouvait se passer dès que l'on mettait le pied à terre à Tortuga-, elle rejoignit la terre ferme et s'en alla en direction du voile d'argent.

le port, vite un médecin.